A la fin du XIIIème siècle, la Croix fut placée dans un écrin digne d'elle, une chapelle votive, encore en bon état de nos jours et classée Monument historique.

La guerre de Cent Ans arriva. Prudents, les moines de la Boissière mirent la relique en sûreté dans le château du duc d'Anjou, Louis 1er à Angers.

Le duc, adorateur de la relique, érigea en son honneur une confrérie, « l'Ordre de la Croix » et fit broder une croix à double traverse sur les tapisseries de l'Apocalypse exécutées par Nicolas Bataille. C'est à cette époque, vers 1364, que la Croix fut somptueusement décorée par les orfèvres du roi Charles V.

Revenue à la Boissière en 1388, elle reprend le chemin du château d'Angers en 1399 sous le règne du duc Louis II qui la fait figurer à la clef de voûte de la chapelle du château. Puis elle revient à la Boissière. L'abbaye est détruite par les Anglais en 1428. Heureusement la Croix avait été mise à l'abri, à temps, à Angers. Retour définitif en 1456. Elle est alors connue et révérée sous le nom de CROIX DOUBLE D'ANJOU.

Le Bon roi René (1408-1480), second fils de Louis II, devint duc de Lorraine par son mariage avec Isabelle, héritière du duché, en 1431. Son petit-fils René II, chassé de ses états par Charles le Téméraire, pour déloger l'usurpateur, orne ses drapeaux de la croix à double traverse. Vainqueur de son adversaire à la bataille de Nancy le 5 janvier 1477, René II fixe la croix sur son blason. Ses sujets adoptent le nouvel emblème et Nancy en décore ses célèbres grilles. La Croix d'Anjou était devenue la CROIX DE LORRAINE.

Croix de BAUGE

A la révolution, le curé d'Auverse dut déposer les reliques et les vases sacrés de la Boissière à l'église de Baugé pour un inventaire. Anne H. de la Girouardière, fondatrice de la communauté du Sacré Cour et de l'hospice des Incurables à Baugé fit de pressantes démarches pour sauver la Croix d'une possible destruction. Le département, le 17 octobre 1790, lui abandonna la relique qui n'a plus depuis quitté l'hospice des Incurables et où chacun d'entre vous peut aller la contempler.